jeudi 17 janvier 2019

Tempête sous les tropiques



Cette expérience au Togo, ce déracinement, cette plongée dans l'inconnu est un sacré voyage ! 

Un voyage intérieur qui nous montre nos forces, nos valeurs, mais aussi nos faiblesses et nos vieux démons propres à chacun.

Nous avons eu la force de tout quitter, nous avons eu la force de nous mettre nus, sans repères, nous avons eu la force de sortir de notre zone de confort.
Nous avons pris nos enfants sous le bras pour leur montrer ces réalités que nous ne connaissons pas nous-même.

Et maintenant, au bout de 4 mois...
Que se passe-t-il, où en sommes-nous ?

La famille est soudée, mais la famille manque d'air. Nous avons de la peine à respirer. Nous sommes collés les uns aux autres dans notre nouveau monde et cela devient infernal !
La tension est électrique et les éclairs fusent à tous moments.

Les enfants rentrent de l'école à midi et ont besoin d'un des parents pour travailler. 
Ici, pas de jour de congé. Les enfants n'ont pas d'activités extra-scolaires. Cela n'existe pas.
Un enfant togolais, quand il rentre à la maison après une longue marche, il fait ses devoirs dans le meilleur des cas. Le plus souvent, il part travailler avec ses parents. Il joue rarement.

Clotilde est soucieuse, craintive, elle se pose beaucoup de questions sur l'école et l'apprentissage de ses petits. Elle peine à faire confiance et les enfants le ressentent.



Pour ma part, je suis un lion en cage, incapable d'amener la bouffée d'oxygène de l'extérieur, alors que toute la famille attend.
Je ressemble à un alpiniste dans la tempête, je fais la trace en baissant la tête, impossible d’écouter mes coéquipiers car beaucoup trop préoccupé par ma petite personne.

Toute la famille ressemble à un ballon de football tiré dans la mauvaise direction et qui tarde à trouver le mur sur lequel s'appuyer pour rebondir !

Voilà où nous en sommes !

Ce n'est pas le besoin matériel qui nous préoccupe. C'est le besoin socio-vital, qu’il nous faut; un travail qui donne un cadre à nos actions, un sens à notre expérience.



Le mur du rebond est tout proche, je le sens, il est là, tout prêt, il ne faut pas le rater.

Dans la tempête, c'est le moment d'avoir la foi, la confiance. Nos boussoles se stabiliseront bientôt; le ciel redeviendra bleu et toute la famille pourra enfin s’asseoir au sommet de cette montagne !
Tous, nous nous féliciterons, avant de continuer à cheminer entre des collines plus verdoyantes. 

Merci d’être là, les Zamis !

Radio Togo
Tonio

1 commentaire:

  1. Merci Antoine de nous partager votre expérience. C'est courageux. Pa capona, comme à Savièse. Vos efforts seront récompensés. :)

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