mercredi 24 juillet 2019

Surprise !


Je croivais qu’un seul ami devait viendre, à la sortie de l’avion 3 amis débarkassent !
Ils sont trop chouettes mes potes !
On en profrite pour faire du tourisme et voilà ce que ça donne :


https://www.facebook.com/laurent.borella/videos/10157408158416092/



jeudi 18 juillet 2019

Charbon

Si vous venez nous voir au Togo, vous verrez, le long des routes et des chemins et toute la journée, prioritairement des femmes, mais aussi des hommes et enfants transportant sur leur tête des fagots de bois.
On utilise aussi les motos pour faire ce genre de transport. 
Ça me fait rire d’écrire ça, car avec une moto, ils transportent bien plus que du bois 😉 (ce qu’on ne peut même pas imaginer en Suisse)


Non, ils ne nettoient pas la forêt !! Ils portent simplement le combustible pour préparer à manger.
Ici, tout se fait sur le feu. Chercher ce combustible prend beaucoup d’énergie et de temps.
Ceux qui ont un peu plus de moyen ou qui habitent en ville, iront plutôt acheter du charbon de bois vendu dans d’énormes sacs (malheureusement, je n’ai pas de photos).


Mon enseignant, agriculteur, chauffeur qui se nomme Innocent, a bien voulu me prendre quelque temps comme stagiaire pour me montrer comment s’y prendre, mais il me manque encore quelques heures de pratique !


C’est toujours déroutant et déstabilisant de ne pas savoir faire les choses de base : à chaque fois, ça a l’art de m’énerver. 

Me voilà donc à galérer avec ma moto, jouant de l’embrayage et des pieds dans des petits sentiers boueux sous une pluie fine pour rejoindre Innocent et Cely, sa femme, qui ont fini de faire du charbon et qui ne refusent pas la main d’œuvre pour ramasser quelques sacs. 
Voici le processus : Abattre un arbre (ici, c’était un immense manguier). Le couper en longueur et le positionner en tas. Mettre des feuilles et végétaux dessus puis recouvrir le tout de terre. Ensuite, s’arranger pour avoir quand même de petits apports d’oxygène, mais pas trop… Le bois se consume sans s’enflammer et se transforme en charbon.
Après plusieurs jours, on saute dans le feu, on enlève la terre et on ramasse les morceaux.


Le charbon à l’avantage, par rapport au bois, de ne pas produire de fumée toxique lors de sa combustion, donc pas besoin de cheminée. Comme il n’y a pas de flamme, les casseroles ne deviennent pas noires. De plus, la température de la braise peut devenir très très chaude, plus qu’un feu.
Il suffit de souffler dessus avec différents moyens : plus vous soufflez, plus c’est chaud ! (Forge).


Le savoir, c’est une chose, le voir c’est bien, mais le produire, c’est plus compliqué !

Pour radio Togo
Tonio

jeudi 11 juillet 2019

La plage


« Xavier ! Je viens à Lomé en fin de semaine, on se boit une p’tite bière ?
- Ok mais, je suis un peu coincé. Je vais sur la plage avec l’ONG Ange pour voir les enfants qui y vivent. Tu n’as qu’à venir avec moi, j'y serais avec mon fils ?
- Ca roule, je serai là. »





Xavier est un volontaire Français, venu avec sa famille pour travailler sur plusieurs projets entre le Togo et le Bénin. Ils sont restés une année et nos deux familles ont bien sympathisé entre les échanges de nos enfants, les week-ends passé ensemble et les vols en parapente.
Xavier et Aude (sa femme) travaillaient tout deux pour « Fondacio ».
Les voir repartir en Europe m’a serré l’estomac.




C’est donc avec un éducateur d’Ange que nous parcourons la plage de Lomé. Attention, ce n’est pas une plage avec serviette, parasol et crème solaire. Sur cette plage, vivent des enfants qui n’ont nul part où aller. Ils vivent là, dorment dehors et survivent comme ils peuvent.
Yves, l’éducateur, vient toutes les semaines sur la plage pour parler avec les enfants. Il les connaît, les suit, les aide, fait de la prévention et joue avec eux.




Yves salue un jeune qui trie les cendres d’un ancien feu. Il m’explique que la police est venue, a coupé les branches du palmier sous lequel le gosse cherchait de l’ombre pour ensuite lui brûler ses affaires. Le gamin fouille donc le feu en espérant y retrouver les quelques pièces qu’il avait.




Ici, nous ne pouvons pas venir seul ; il faut connaître les codes et les habitudes. Au bout d’un moment, tous les enfants sont là et c’est en cercle que nous nous asseyons.
Yves parle des dangers de la mer, des grosses vagues, des courants. Le mois passé, des enfants s’y sont noyés. La drogue est aussi un gros morceau : là, les enfants prennent également la parole.





Soudain, Yves veut que je parle des effets néfastes de la drogue. Il veut que je l’appuie, mais je ne suis évidemment pas dans ma zone de confort.
Je bricole et bredouille une vague théorie et tout le monde passe au jeu. 




On saute, on court, les enfants nous acceptent, mais c’est un énorme orage tropical qui met fin à ce micro partage de vie.

France 2 avait fait passer ceci au journal télévisé.

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-de-nombreux-enfants-livres-a-eux-meme_3525787.html?fbclid=IwAR2NxKs_68EBp7OxkYj-dzlBg_oAPBaoct5TxXKNafRf-NOypabNiQls_ik

Pour radio Togo
Tonio


jeudi 4 juillet 2019

Choix


Comme tout le monde, notre vie est faite de décisions, de choix. Tout le temps nous prenons des décisions. Parfois elles sont faciles, parfois c’est plus délicat.

Nos enfants rentreront en France pour les vacances d’été; et nous avons décidé qu’ils ne reviendront pas au Togo.
En effet, comme ils n’ont pas la possibilité de suivre une scolarité acceptable à nos yeux, ils feront leur rentrée scolaire en France. Notre retour est prévu pour novembre 2019.





Pourquoi la France ?
Et bien tout simplement par ce que nous avons de la famille en France, avec de la place pour les accueillir. Ils se réjouissent de s’en occuper.

Pourquoi ne pas tous rentrer en Suisse ?
Notre travail n’est pas fini et nous avons encore l’espoir d’y arriver. De plus, la sœur de Clotilde a déjà pris ses vacances et son billet d'avion pour venir donner de son temps dans notre projet.
Clotilde va encore organiser des formations pour les centres de santé. Moi, je suis à deux doigts de pouvoir commencer les travaux de rénovation de l’installation solaire du centre de santé de Kativou.
Si j’y parviens, ils pourront de nouveau bénéficier de l’électricité. Les appareils pourront à nouveau fonctionner. La lumière sera là et les femmes cesseront d'accoucher dans le noir.





Cela a été une décision difficile, car les enfants ne verront plus Clotilde pendant 3 mois. Pour ma part, dès vendredi, je ne les verrai plus pendant 4 mois.
Ils m’ont bien cassé les pieds, mais ils vont aussi bien me manquer !





Les enfants retrouveront une vie sociale, les parents se retrouveront en amoureux et notre mission pourra se terminer de la meilleure façon possible.
Voilà ce qu'il faut se dire.

Pour radio Togo
Tonio