Si
vous venez nous voir au Togo, vous verrez, le long des routes et des chemins et
toute la journée, prioritairement des femmes, mais aussi des hommes et enfants
transportant sur leur tête des fagots de bois.
On utilise aussi les motos
pour faire ce genre de transport.
Ça me fait
rire d’écrire ça, car avec une moto, ils transportent bien plus que du
bois 😉 (ce qu’on ne peut même
pas imaginer en Suisse)
Non, ils ne
nettoient pas la forêt !! Ils portent simplement le combustible pour préparer à manger.
Ici, tout
se fait sur le feu. Chercher ce combustible prend beaucoup d’énergie et de
temps.
Ceux
qui ont un peu plus de
moyen ou qui habitent en ville, iront plutôt acheter du charbon de bois vendu
dans d’énormes sacs (malheureusement, je n’ai pas de photos).
Mon
enseignant, agriculteur, chauffeur qui se nomme Innocent, a bien voulu me
prendre quelque temps comme stagiaire pour me montrer comment s’y prendre, mais
il me manque encore quelques heures de pratique !
C’est
toujours déroutant et déstabilisant de ne pas savoir faire les choses de
base : à chaque fois, ça a l’art de m’énerver.
Me voilà
donc à galérer avec ma moto, jouant de l’embrayage et des pieds dans
des petits sentiers boueux sous une pluie fine pour rejoindre
Innocent et Cely, sa femme, qui ont fini de
faire du charbon et qui ne refusent pas la main d’œuvre pour ramasser quelques
sacs.
Voici le
processus : Abattre un arbre (ici, c’était un immense manguier). Le couper
en longueur et le positionner en tas. Mettre des feuilles et végétaux dessus puis
recouvrir le tout de terre. Ensuite, s’arranger pour avoir quand même de
petits apports d’oxygène, mais pas trop… Le bois se consume sans
s’enflammer et se transforme en charbon.
Après
plusieurs jours, on saute dans le feu, on enlève la terre et on ramasse les
morceaux.
Le charbon
à l’avantage, par rapport au bois, de ne pas produire de fumée toxique lors de
sa combustion, donc pas besoin de cheminée. Comme il n’y a pas de flamme,
les casseroles ne deviennent pas noires. De plus, la température de la
braise peut devenir très très chaude, plus qu’un feu.
Il
suffit de souffler dessus avec différents moyens : plus vous soufflez,
plus c’est chaud ! (Forge).
Le savoir,
c’est une chose, le voir c’est bien, mais le produire, c’est plus
compliqué !
Pour radio
Togo
Tonio