jeudi 27 décembre 2018

Aide : soutien ou servitude ?



Où en sommes-nous ? 
Loin de nos proches et par 35 degrés, la fête de Noël est derrière nous et plus de 3 mois se sont écoulés depuis notre arrivée. 
Nous connaissons un peu mieux notre milieu ; nous ne ressentons plus une boule au ventre pour le moindre truc à demander ou à faire, nous assumons mieux le fait d’être un point blanc parmi des milliers de points noirs.
La farce des élections législatives est également passée avec son lot de morts, dont un jeune de 12 ans ! En Europe, tout est passé sous silence et la presse internationale n’en parle que très peu.

Quel sens donner à tout cela ? Que sommes-nous venus chercher ? L’avons-nous trouvé ? Sommes-nous sur la bonne voie ?

Clotilde raconte une histoire à quelques enfants du quartier


Le temps passe, nous posons beaucoup de questions.
Il y a peu, avec Clotilde, nous participions à une discussion de quartier. Un homme de Lomé nous expliquait le principe et son expérience de directeur d’école communautaire, existant depuis 10 ans au Togo.
Voici résumé, la conversation entre les différents participant-es :
D=Directeur
P=Participant-e
D. « Une communauté, un quartier, un groupe se réunit pour faire l’enseignement aux enfants. Il délègue et choisi un professeur appartenant à cette communauté.
P. - Qui paye le professeur ?
D. - Il est payé par la communauté et pas par l’état. Il s’engage pour le bien commun et reçoit ce que la communauté peut donner. Il accepte cette condition.
P. - Où se déroulent les cours ?

D. - Tout d’abord, ça commence avec quelques élèves, parfois sous un arbre, un abri, dans une pièce. Petit à petit, le groupe grandi, la communauté s’entraide, mais toujours selon les moyens et la vitesse de chacun.
Pour apprendre, les élèves vont régulièrement dans la nature, sur le terrain, visitent un menuisier, une couturière, un mécanicien. 

Les enfants apprennent en jouant


P. - Est-ce que les châtiments corporels existent, dans ce genre d’école ?

D. - Nous avons un règlement qui interdit strictement cette pratique. Un enfant ne peut pas être motivé par les coups.
Souvent, après un certain temps, nous pouvons augmenter le nombre de classes ou de niveau. Cela dépend de la capacité de la communauté à se fédérer, à se regrouper.

P. - Cela paraît idyllique, mais est-ce que ça marche ?

D. - Ça fonctionne et nous avons plusieurs exemples. Il faut que la communauté poursuive le même but. Ça ne s’arrête pas toujours à l’enseignement, ça peut se poursuivre avec les soins, une case de santé etc… Ils sont indépendants, fières, ce sont leurs idées, leurs actions.

Rien à rajouter !



P. - Est-ce que l’école accepte l’aide financière extérieure ? »


Là, comme nous sommes les seuls blancs, les regards se tournent vers nous et nous imaginons déjà être sollicités.
Et bien non, pas du tout !! La réponse est claire et sonnante.

D. - Pas d’aide extérieure, surtout pas !
Nous avons remarqué que quand on injecte de l’argent dans une communauté soudée, ayant son propre fonctionnement, son organisation et sa vitesse de croisière, elle a tendance à se mettre en position d’attente, de dépendance et de dominé ! »

Grosse réflexion après cette discussion.

Les salles de classe en pause de fin d'année


Le Togo à besoin d’aide, c’est sûr ! Mais cela vaut la peine de réfléchir : quelle sorte d’aide ? Comment s’y prendre pour que cette aide en soit vraiment une ?

Nous avons confiance dans le choix que nous avons fait pour notre famille. Et nous avons confiance dans l’objectif que nous poursuivons ici : parvenir à organiser des formations.
Nous en sommes convaincus, c’est bien par l’éducation que les graines peuvent germer.

« Le blanc et le noir, il y en a marre. Le gris, il n’y a que ça d’humain » Romain Gary

Pour réflexion Togo
Tonio

mercredi 19 décembre 2018

Climat


Ne perdons pas les bonnes habitudes du parapentiste, et intéressons-nous au climat du Togo; même si mon métier en Suisse me parait bien lointain.
Attention, je ne suis ni climatologue ni météorologue, alors il ne faut pas croire tout ce que je raconte!

Ici pas de foehn, de front froid actif, ou de perturbation d’ouest.
Le langage, c’est plutôt: "Où se trouve la ZCIT ? Est-ce que l’Harmattan va souffler ? Où est placé l’anticyclone du Sahara ?"


Il faut savoir que le Togo se situe encore dans l’hémisphère nord et 800 km le sépare de l’équateur.
Le climat y est tropical.


Regardons tout d’abord dans les grandes lignes ce qui se passe. 
Deux anticyclones subtropicaux se font face. Prenons comme exemple celui des Açores et celui de Ste-Hélène.
L'un se trouve dans l’hémisphère nord et l’autre dans l’hémisphère sud. Ils ne tournent donc pas dans le même sens !





Entre ces deux anticyclones, on trouve une zone de convergence (= convection).
Nous retrouvons cette zone de convergence tout autour de la planète, au niveau de l’équateur. Là, il y a souvent des nuages, des orages et des pluies.
On la nomme ZCIT (zone de convergence intertropicale). 
Le fait d’utiliser des grands noms et des abréviations, ça fait paraître plus cultivationné 😉



Ces anticyclones et cette zone de convergence forme les fameux alizés, bien connus des navigateurs.
On nomme ce système, cellule de Hadley, que l’on retrouve comme une ceinture autour de la terre.



Quand on comprend rien, il faut résumer. 
Alors, résumons !!

Tu es une petite particule d'air, arrivée par le plus grand des hasards pas bien loin de l'équateur. Un peu comme nous.
Là, l’alizé du nord-est et l’alizé du sud-est se rencontrent. L'un est sec, l’autre humide. Avec la chaleur qu'il fait en ce lieu, le cocktail est amorcé.
D'un coup, sans rien comprendre, tu commences à monter, monter, tu te refroidis et tu te transformes en nuage: pas un petit, oh non! Mais un cumulonimbus, immense!


Ensuite, tu as le choix. Ou tu redescends sous forme de goutte d'eau: là, c'est l'orage et le déluge. Ou tu te fais propulser bien plus loin et tu te transformes en alizé. A toi de voir !

Cette zone, sur laquelle tu te trouvais avant ton aventure, est nommée pot au noir par les navigateurs. Les scientifiques la nomment la ZCIT (zone de convergence intertropicale).
En ce lieu, mis à part les grains d'orage, on trouve peu de vent. Mais l'air y est très instable. 
Il faut savoir que les cumulonimbus « suisses » peuvent atteindre 10’000 m; ceux de l’équateur 18'000 m !!
Eh oui, la tropopause n’a pas la même hauteur partout. Ce qui explique la violence des orages au-dessus de la zone de convergence.




Cette ZCIT (en tirets rouges sur la photo) bouge en fonction de la position des anticyclones. Pour le Togo, cela donne une saison pluvieuse à gauche, et sèche à droite. 
En bleu c'est la pluie. 
Facile non ??



Depuis quelques semaines, l'anticyclone du Sahara pousse la ZCIT vers le sud. Petit à petit, les grosses chaleurs arrivent.
On fêtera Noël entre 30 et 35 degrés ! 

Par contre, sur le flan Est de cet anticyclone, souffle un vent de Nord-Est / Est, appelé l'Harmattan.
Il n'a pas encore fait de grosses apparitions. Mais ça ne saurait tarder.
Je ne l'aime pas trop pour voler, car je vois soudainement de grosses rafales.
Ce vent est très sec et très chaud la journée. Par contre, la nuit est plus fraîche.
Il n'est pas très aimé car il amène énormément de poussières du Sahara. Ce sable entre dans les maisons, rougit les arbres, et râcle gorge et poumons.
Affaire à suivre.




Pour climat Togo
Tonio

jeudi 13 décembre 2018

La dette !

Bon….
Je voulais vous parler de mes 6 jours à Lomé, cette horrible capitale !
Faire passer le message que mon adaptation était vraiment impressionnante.
Même ayant vécu toute ma vie dans la montagne, je pouvais survivre à ce vacarme, cette saleté, changer de trottoir au bon moment, éviter les voitures, les mendiants ( ? ) etc …, etc …
Je voulais vous raconter que la situation politique est très tendue et blabla, blabla…..
Mais non ! 

NOUS DEVONS CHANGER CE SYSTEME ECONOMIQUE! 
Il fait des milliers de morts tous les jours et personne n'en parle : pauvreté, inégalité, destruction de la planète, etc...
Nous sommes nés du bon côté de la planète et nous avons postulé pour ce travail dans le sud. 
Je vous assure qu'entre savoir que la pauvreté existe, et vivre à côté tous les jours, il y a un sacré gouffre à franchir. Chaque instant, notre système économique tourne en boucle dans mon esprit.

Ce système monétaire est un vrai problème, affamant le Sud, et gavant le Nord à en vomir! Un problème viscéral, que tout homm-e 😉devrait savoir, un tabou que chaque enfant devrait apprendre dans une branche principale de l’école. 
On devrait en débattre, tous les jours.


Un jour, j’explique à un collègue togolais que la France va mal, que ce pays est très endetté. Il écoute attentivement, … réfléchit, … et me répond le plus naturellement du monde :

" Bon… ben mince alors ! La France ne pourra donc pas nous sauver ?! "

Là, j’éclate de rire ! Un rire jaune.

" Ecoute, mon frère, ce n’est pas la France qui 
 va te sauver, puisque c’est toi qui sauve la France ! 
 Les quelques miettes que la Suisse te lance dans l’assiette ne sont pas importantes…. Par contre, le pillage des matières premières africaines, fait que tu es pauvre ! 

Mais pourquoi, Patron ? 

Arrête de m’appeler patron !

Nous avons créé un système économique basé sur la dette. La croissance permet sa pérennité.
La croissance, c’est chaque année un peu plus, un peu plus de ventes, un peu plus de matières premières, un peu plus de minerais, de pétrole, de chiffres, et bientôt….plus rien ! 
»


Si nous prenons des loisirs à l'autre bout de la planète,il y a une raison.
Si nous avons la possibilité d’avoir une maison, il y une raison.
Si nous mangeons tous les jours, il y a une raison.
Si nous avons accès aux soins…
Si nous avons accès à l’eau….


Si un enfant meurt de faim, il y a une raison.
Si un enfant ne peut pas se soigner……
Si une femme meurt en couche……
Si un homme dort avec les moustiques…
Si un enfant ne peut avoir d’avenir……


Si le climat se réchauffe…….

Cela se nomme les inégalités et elles sont le résultat d’un vol !
Oui, un vol existant pour soutenir la croissance que ce système engendre.

Mais de grâce, que l'on arrête de me dire :

" C’est comme ça 
- On ne peut rien y faire 
- Il faut accepte
- Ce n’est pas notre guerre 
- On ne peut pas changer le monde 
- Il faut se protéger! 
- NON ! STOP ! …."

Il faut en parler, parler, parler, surtout aux enfants ! 

Ne noyons pas nos enfants dans la consommation ; ils ne sont pas si fragiles. Ils doivent comprendre, voir, le vivre, c’est leur monde !
Nous sommes leur modèle ! 😉



 -Que pouvons-nous faire  ? »

D'abord il faut comprendre.

Voilà un petit livre (clic) qu'il m'est arrivé de distribuer à mes amis : 
https://issuu.com/comprendrelargent/docs/comprendre_la_monnaie2

Tu as la chance d'avoir un accès à Internet… Alors fouille en te posant cette question :

« Pourquoi sommes-nous obligés d’entretenir cette croissance qui provoque des milliers de morts par jour ? »

https://youtu.be/MfsbbsUunng

Il ne sert à rien de faire la COP 24, 25…..52, 53 en laissant le pouvoir aux banques !
C’est un peu la même chose que réfléchir à vider l’océan pour traverser, alors qu’il suffit d'appareiller un navire.



https://www.youtube.com/watch?time_continue=5&v=ZE8xBzcLYRs&feature=emb_logo


Un nouveau système d’échange n’étant pas basé sur le crédit, n’endettant pas les pays et n’affamant pas les hommes n'est pas si compliqué.
Et dire que nous avons voté contre! 
C’est pourtant plus simple qu’envoyer une sonde sur Mars, non ?

Pour radio Togo
Pour réaction Togo
Antoine


mercredi 5 décembre 2018

Hasard ?


Le hasard est un vaste sujet.
Appartient-il à la philosophie, aux mathématiques ou au mystique?

Est-ce une coïncidence invraisemblable de petites choses ?
Est-ce un futur déjà existant, dessiné par un Autre ?
Le hasard était-il prévu ? 

Pour ma part, je ne crois pas au hasard…

Et voici ce qui m'est arrivé :

« Allez les enfants ! Debout ! J'en ai marre de rester dans cette maison. On part en vadrouille ! »

Et c'est comme ça que je me retrouve avec Zacharie et Maïwenn, en route pour une balade botanique. Nous nous promenons dans une nature luxuriante, avec un guide « imposé ». Il a énormément de connaissances sur les plantes et la végétation.



Le café sèche


Les enfants apprennent à faire des tatouages avec :
- le fruit du laurier, faisant office de colle,
- de la cendre pour le noir,
- la feuille du teck pour le rouge.



Un palmier pour Zacharie




Pour ma part, je suis calme et présent à tout ce qui se passe.
Dans cet état d'esprit, j'arrête un groupe de trois femmes blanches, que nous venons de croiser trois fois.

« Mais que faites-vous donc au Togo ? »

La conversation commence et l’une d’elle me répond : 

« Je viens de Suisse.
- Tiens ? C'est marrant, lui dis-je, nous aussi !
- D’où, en Suisse ?
- Oh... un petit village, en Suisse romande …
- Ha ? Comment s’appelle-t-il ?
- Vercorin.
- Pas possible, me dit-elle ! Et comment t'appelles-tu ?
- Moi ?… Ben heu...Antoine Lambert.
- Pas possible !!  »

Et là, Anne-Françoise me saute au cou en éclatant de rire !!:

« J’habite Vissoie, je suis pharmacienne et je connais très bien tes parents. Et toi, je t'ai connu petit ! »



Est-ce le hasard ?

Anne-Françoise est venue au Togo pour rendre visite à une valaisanne, qui a ouvert une maison d’hôte « Amedzepe », à Kpalimé.
Excellente adresse si tu viens nous dire bonjour ;-)

Amedzepe clic !

Nous nous y donnons donc tous rendez-vous, afin de passer la soirée ensemble.

4 chambres arrangées à la Suisse !!
Tout est nickel, et cosy !
La déco et recherchée et vous pouvez manger une excellente salade, sans vous poser 1000 questions.



Salade et bière 


En prévision de l'inauguration, Anne, la propriétaire, a fait venir un groupe de musique pour répéter.
Nous sommes donc aux anges : salade, bière, musique !!! Et même jeux pour les enfants.




Et là, coup du hasard, une jeune togolaise vient nous demander si on connaît le pasteur Espoir.

« Bien sûr que je le connais, c'est un togolais, actuellement en Suisse pour 2 ans!
Il a d'ailleurs passé plusieurs jours chez nous et a volé en parapente avec moi ! 

-       Eh bien je m’appelle Aimée. Et Espoir, c'est mon frère !! »

Pfff !!! Incroyable, non ?




Aimée




Espoir lors d'un vol à Vercorin

À la suite de cette soirée, nous repartons avec un flacon d’huiles essentielles, qu’Anne-Françoise nous donne, ce qui nous permettra enfin de soigner la bronchite de Zacharie qui ne passait pas.
De plus, nous avons de nouveaux contacts pour passer de bons moments. 

Hasard ?

Qui dessine le Futur ?
Je n’en sais rien, mais nous pouvons certainement l'influencer en sortant la tête du guidon et en étant attentifs aux petits signes de la Vie.



Pour radio Togo
Antoine qui réfléchit trop.


jeudi 29 novembre 2018

Kativou


Kativou est un village se situant à 190 km de Kpalimé, notre base.

DM-échange et mission soutient financièrement son CMS  (centre de santé) depuis quelques années.
Aujourd'hui, muni d'un chauffeur prénommé Innocent, et de l'électricien Yao, je pars diagnostiquer l'installation solaire.

Avec Innocent, rient ne peut t'arriver.

La route est longue.


Dans toute la région de Kativou, aucune panne du réseau électrique n’a jamais été observée ! Pour cause…Il n’y a pas d’électricité du tout !
Seuls, quelques villageois peuvent s'acheter un panneau solaire et une batterie.

C'est un peu l'aventure. Je suis tout enjoué de m'absenter et de m'éloigner deux jours de la famille. Le papa poule ce n’est pas trop mon truc !!

Baobab avec ses "pains de singe" qui pendent.


Pourquoi prendre un chauffeur ?
Tout simplement parce qu'il connaît la route, connaît la culture, sait que faire si notre pare-choc se mange une chèvre, peut négocier dans les différents contrôles situés sur la route.

Il faut toujours être en bon terme avec son chauffeur ! Il n'est pas « Innocent » 😉
Il sait tout, a beaucoup voyagé dans le pays, a côtoyé du monde.Dans les longs moments d'attente, il en profite pour discuter avec les locaux et glaner une multitude d'informations.

Seul un bout de route connait le goudron, le reste étant la piste.
Il fait chaud, la clim' ne fonctionne pas, mais l'ambiance est bonne.
Il nous faudra 5 heures de piste/route/piste pour y arriver.
Nous traversons beaucoup de villages qui me paraissent tous très pauvres.


Un village sur la route

Voyage au rythme du troupeau


Sur place, nous sommes accueillis par Alain, le responsable du centre et Eli, le comptable.
Avec Yao, nous nous apercevons assez vite que l’installation photovoltaïque a quelques soucis.
L’installation manque d’autonomie, les batteries gonflent et un panneau est cassé.

Il faudra réfléchir à tout cela et se poser la question du « pourquoi? ».

Installation solaire de Kativou

Je profite de ma venue pour récolter quelques informations sur le futur dépotoir prévu non loin de là.
Mais rien n’est envisageable avant de saluer le chef du village dans sa maison.
C'est impressionnant! Les gestes sont très lents: on s'assoit doucement, on se salue en se courbant, ça parle éwé, il y a beaucoup de respect, beaucoup de coutumes, et je me sens ...paumé!

Toute cette culture, toute cette histoire africaine et moi…qui débarque sans rien comprendre ! 

Les villageois sont curieux

Champs de coton au bord de la route

Au Togo, beaucoup de personnes mangent une fois par jour. Aujourd’hui, nous les imitons 😉
Avec mes collègues nous avons grignoté des bananes sur la route, mais à 18h ….. Fait faim !
Innocent nous trouve du egblin (sorte de pâte de maïs cuite, enrobée dans des feuilles de manioc).
Il achète des tomates, piment, sardines au bord de la route. Il trouve une femme dans le centre de santé, qui pourra nous préparer cette sauce, à manger crue.
Désolé pour le sexisme, mais ici, c’est comme ça !
Je ne suis pas trop fragile, mais la nourriture crue…je ne peux pas m’y risquer.
Heureusement que Georgette m’a concocté un plan B.

Pour dormir à Kativou, il ne faut pas être exigeant. Difficile de trouver un bout de savon afin de se laver les mains! 
Je dois aussi installer ma moustiquaire. Au Togo, la moitié des décès des enfants de moins de 5 ans est dûe au paludisme. En me protégeant, j'évite la prolifération de cette maladie. 

Les petites bêtes ne mangent pas les grosses ! Mon œil !

Mon lit à Kativou: pas assez d’électricité pour le ventilateur.


Pendant la soirée, loin des regards et de la hiérarchie, mes collègues se lâchent un peu. Nous parlons politique, colonisation, élections, et là…. Ça fait mal !

Ce voyage ne fut pas de tout repos. Mais en même temps, un grand bol d’oxygène !


Pour radio Togo, Antoine

jeudi 22 novembre 2018

Notre travail


Enfin nous allons pouvoir vous parler de notre travail !Ce n'est évidemment pas un secret, mais il y a eu quelques vagues et nous tenions à rester discrets avant que la mer ne se calme.

La mer était agitée, mais notre employeur, "DM-échange et mission", nous a envoyé, depuis la Suisse, un marin de haute mer.

Durant 3 jours, nous avons pu exposer nos craintes et posé nos limites.Nous avons été écoutés, nous avons discuté, trouvé des compromis et c'est ensemble que nous avons pu tenir le gouvernail de cette barque folle ! 

Aujourd'hui, voilà notre travail :

L'EEPT (église évangélique presbytérienne du Togo) est propriétaire d'un hôpital ainsi que de quatre centres de santé au Togo. 

Tu vas peut-être me demander "Pourquoi l'église ?"Bon....Cela fera peut-être partie d'un autre sujet de ce blog... ok ?

L'EEPT, donc l'église, a développé un programme sanitaire qui est soutenu par l'ONG "DM échange émission", que nous représentons.Dans les faits, nous devons visiter, étudier et comprendre les besoins de l' hôpital ainsi que des quatre centres de santé, afin de déterminer leurs besoins en formation. 

Ensuite nous organisons de A à Z toutes ces formations, qui auront lieu sur 3 jours et se dérouleront tous les 2 mois à Kpalimé. L'Espace de formation ne se fera pas à l'hôpital, comme initialement prévu.





Le centre de formation "BAFOK"



Le centre de formation "BAFOK"


La première formation/atelier, commencera en février et concernera l'aumônerie sous tous ses aspects.Le programme accueillera d'ailleurs une aumônière de Genève qui viendra au Togo. C'est sur.....il y aura des échanges !



Le "BAFOK" bien entretenu




En plus des formations, on pourra demander à Antoine d'établir un plan de maintenance et d'avoir un regard critique sur certains chantiers liés à l'hôpital ou aux centres de santé.

Ces centres de santé sont répartis dans tout le Togo. Les routes n'étant pas vraiment comme chez nous😉, un certain temps est nécessaire pour se déplacer d'un dispensaire à l'autre.
De plus, juste au passage, nous avons quand même trois enfants, qui, bien que débrouilles, ont encore besoin de nous montrer qu'ils sont bien vivants !




Le hall d'entrée



La cuisine du centre