jeudi 27 juin 2019

Un saut quantique


Allez les enfants, chargez ! On va dans le nord du Togo pour voir un peu du pays.


Au Togo, plus vous allez en direction du Nord, plus le climat est aride avec moins de végétation.
Vu les tensions avec les djihadistes, la France à classé orange et rouge toute la zone proche de la frontière avec le Burkina-Faso. Dommage, car on aurait bien aimé visiter.



Après avoir fait une sorte de pseudo safari, et vu nos amis les éléphants, on nous conseille d’aller voir les forgerons de Pya.
Cette expérience a laissé des traces, et nous voilà encore à nous poser beaucoup de questions.

En effet, une fois arrivé on entend des « bing » et des « bang » sortant des petites maisons en terre. Une fois dans la forge, le saut dans le temps se compte en milliers d’années.



Dans la cabane, un feu est activé par une femme, deux hommes forgent le fer pour en faire une houe (outil pour travailler la terre). Il fait une chaleur d’enfer et l’outil pour frapper le métal est une simple pierre de granite ! Tout cela se fait à même le sol dans un vacarme intenable. Nous nous bouchons tous les oreilles !
Le travail est tellement physique et difficile qu’ils font 3 jours à la forge et 4 jours aux champs pour « récupérer » !!
De plus, pour trouver ce métal, ils découpent des jantes de voiture au marteau et au burin !



Vendre le savoir-faire local, pourquoi pas, mais le vendre à qui ? Les touristes sont tellement rares.
Et surtout à quel prix ? Franchement, je pense que tous ces hommes, vu le bruit et la manière de travailler, doivent être sourds et fracassés du dos. 

Elle a bon « dos » la culture traditionnelle.

Pour Radio Togo,
Tonio et fils ;-)

mardi 18 juin 2019

Matinée d'étude


Et voilà la dernière matinée d'étude pour les enfants et le papa, ouf !! Vive les vacances !!


https://youtu.be/sqki4JHQm4A

mercredi 12 juin 2019

Réflexion


Le temps… cette façon que nous avons de découper nos vies et cette sensation de ne jamais en avoir assez. Il passe à toute vitesse et nous voulons tous en gagner.
On se lève plus tôt, on essaye de mieux s’organiser, mais rien à faire, nous n’avons pas assez de temps.




Ici, au Togo, tout est au ralenti, tout avance très doucement.
On passe des heures à attendre, attendre.

Voilà une petite histoire connue qui reflète bien notre société suisse :



https://youtu.be/oIfYnzPSLwM



Mais que fera le petit mexicain lorsque sa femme sera malade?
Que fera le petit mexicain lorsqu'il devra payer l'école de ses enfants?
Que fera le petit mexicain quand il rentrera bredouille?

Au Togo, vivons nous comme le petit mexicain?
- Faire une photocopie prend du temps: il faut se déplacer avec sa clef USB et attendre son tour.
- Aller faire du change prends du temps:il faut d'abord faire une photocopie de son passeport et prier pour que la connexion de la banque fonctionne.
- Couper son gazon prend du temps: il faut le faire au coupe coupe et à 4 pattes.
- Marchez lentement, sinon vous bousculez tout le monde.
- Même pour mon travail, j’attends. J’attends que les sous arrivent d’Europe afin de poursuivre.





Bref, tout va doucement, si vous avez 1h de retard personne ne vous en voudra et si vous venez le lendemain vous serez le bienvenu aussi. J’ai vraiment l’impression que personne ne compte le temps. Tout le monde vit l'heure présente, "par la grâce de Dieu" disent-ils sans se soucier de la prochaine heure.
Cela évidement avec les avantages et les inconvénients.

Le truc, c’est que quand nous avons le temps, nous réfléchissons. Nous réfléchissons tellement que cela devient presque pénible.
Pour ma part, je réfléchis à ce que je suis ici, sans reconnaissance sociale, sans véritable travail, sans place professionnelle.
Je me rends compte à quel point les autres sont importants et à quel point ils participent à notre construction.





Alors ? Nez dans le guidon ou mexicain ? 

Pour radio Togo
Tonio


jeudi 6 juin 2019

Aider, tout simplement


Trop cool, cette semaine, nous avons de la visite !
Sandrine et sa fille Coralie arrivent de Vercorin, notre village en Suisse.

Clotilde et Sandrine

Sandrine et Coralie ont pris sur leur temps libre pour venir amener leur pierre à l’édifice.
Enfin…. je ne sais pas si il y a vraiment un édifice, mais disons que leur aide est la bienvenue.
Sandrine est infirmière et a une spécialité en santé sexuelle. Moi aussi je trouve le titre un peu « zarbi », comme diraient mes enfants. Mais avec une moyenne de 4,5 enfants par femme, les jeunes togolaises ne sont pas gavées d’information sur le planning familial. Alors Sandrine est vraiment bien tombée.


Clotilde et Sandrine ont décidé de faire de la prévention sans l’aide de personne. Juste comme ça, avec les moyens du bord. Une sorte de prévention et d’aide « illégales» 😉. C’est efficace, ça ne coûte rien, et on ne s’embête pas avec l’administration.

La semaine prochaine, Sandrine aura une petite place dans la formation Planning Familiale, qui se déroulera sous la cape de l’église.


Sur place, Clotilde à beaucoup de contacts et connait les directeurs d’école. En quelques mouvements de smartphone elle organise des séances avec les élèves.
C’est comme ça que Sandrine a pu passer dans deux écoles avec des petits groupes de filles et de garçons, parler de tous ces problèmes si importants, mais jamais discutés.

Les mardis, c’est à l’hôpital de Bethesda que les femmes amènent leurs enfants pour la vaccination. Là aussi, c’est un endroit rêvé pour parler de contraception et de conception.

Les femmes viennent faire vacciner leurs enfants

Aujourd’hui c’est à Aklala que Clotilde à placé Sandrine ! Allez! Au boulot !
Aklala, c’est un centre ou Chantal recueille les jeunes femmes violées, abusées, mariées de force, qui ont perdu toute confiance en elle. Le but est de leur redonner cette confiance en les formant à la confection d’habits et plus particulièrement de batiks.  
Après un long parcours, elles arrivent souvent à ouvrir leur petit atelier. Bravo !
Ces jeunes filles ont vu Sandrine en entretien individuel, car leur parcours est très, très compliqué.

Coralie avec les "Djeuns"

Coralie, la fille de Sandrine ne reste pas les bras croisés. Partout elle aide où elle peut. Elle essaye de donner des cours d’appuis à Josépha, une adolescente.

Un grand, grand merci à ces visites qui nous font également le plus grand bien !

Pour radio Togo
Tonio