mercredi 9 octobre 2019

C'est fini.


Voilà c’est fini. Notre séjour d’une année au Togo se termine demain.
Nous allons rejoindre nos enfants. Pour ma part la séparation aura duré plus de 3 mois et je me réjouis de les tenir dans mes bras.
Durant cette aventure, ils auront fait 4 rentrées scolaires !
Une rentrée de quelques semaines en Suisse, une au Togo, une autre en France et rebelote pour la Suisse. Pffff…… heureusement que mes parents étaient plus cools avec moi !

Un copain me demandait avec quoi je rentrerais en Suisse ? Qu’est-ce que l’Afrique m’aura apporté ?
C’est trop tôt pour répondre à ces questions, trop tôt pour faire le bilan.
Il y a eu tellement de nouvelles choses que je ne peux pas y répondre.
Disons que je repars avec deux objets : une bassine en aluminium et un coupe-coupe.



La bassine se promène toute la journée sur la tête des femmes. Elle peut être légère ou très lourde selon les jours et les tâches qu’on lui demande. On peut y mettre tout ce que l’on veut, il n’y a pratiquement pas de limite. Toujours elle avance, lentement, sans broncher et ce, malgré le contenu. Jamais je n’en ai vu une se renverser!
Dans la mienne, pour l’instant, il y a un tas de bazar. Des choses lourdes : la pauvreté, la hiérarchie, la corruption, les maladies, l’éducation. Des choses plus légères : des sourires, des accueils, des rires, des « ça va aller », des rencontres, des couleurs.
Comme toutes les bassines, la mienne devra avancer, son contenu et son poids variant selon les jours.


Le coupe-coupe, outil quotidien, indispensable et d’une polyvalence exemplaire.
Il taille le passage dans la brousse, coupe du bois pour le feu, abat des arbres, coupe l’herbe, plante le maïs, déterre l’igname, ouvre les noix de coco et prépare le décollage pour le vol en parapente.
Il rend d’innombrables services, mais attention !! Cet outil fait également beaucoup de dégâts. Si tu as la tête ailleurs, si tes pensées ne sont pas dans le geste présent…...c’est l’accident à coup sûr!

Voilà, je repartirai donc avec une grande bassine remplie d’expériences et un coupe-coupe qui sera un outil supplémentaire !
Depuis mon arrivée sur cette terre, cette année togolaise sera sans aucun doute l’année qui m’aura appris le plus de choses.



Radio Togo va donc arrêter sa diffusion
A tout bientôt
Tonio

vendredi 4 octobre 2019

Tata


Bon bon, je vais être clair. Notre départ est prévu dans une semaine et entre les « au-revoir », les rapports de fin de mission, les bagages à faire, les choses à vendre, et les rendez-vous de dernière minute, nous ne sommes pas au chômage !
Je viens de me rendre compte que nous sommes jeudi et qu’il y a le blog à faire !! Purée purée….



Parlons peu, mais parlons quand même de notre expédition dans le nord du Togo à la frontière du Bénin.
Cette virée chez le peuple Batammaribas, vrais architectes de la terre et originaires du Burkina Faso.
Leurs maisons (les Tatas) sont tellement spécifiques qu’elles sont classées au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Nous irons les voir avant notre départ.



Nous sommes juste juste en zone orange, Clotilde et sa sœur Marie-Alice (en visite) ne le savent pas. J’ai préféré leur raconter un petit « bobard ». Chuuuut...
A l’entrée du site, il faut évidement négocier, mais je commence à les connaître mes amis togolais ! Nous devons embarquer le guide dans notre voiture et surtout se faire escorter par l’armée togolaise.
Deux militaires armés, chevauchant une moto, nous ouvrent le passage. 






Sur les 20 km de pistes, nous avons le temps de prendre la température avec notre guide, qui est d’ailleurs très compétent, et d’apprendre à faire la différence entre un plan de maïs et de sorgho.
Nous apprenons aussi que ce paysage, où la brousse et absente, est tout simplement dû aux immenses feux de brousse allumés chaque année.
Ces « Tatas» sont construites près des baobabs. Certains datent du 18ème siècle. Nous sommes à nouveau hors du temps. Loin des banques, d’internet et des marchés financiers.



Nous visitons une des maisons : en bas se trouve les animaux et quelques fétiches, l’étage plus haut, c’est une cuisine très rustique et sur la terrasse se trouve le grenier et les chambres.
Le tourisme vient d’arriver et les effets se font ressentir. Nous nous faisons littéralement envahir par les enfants. Les villageois nous suivent pour mendier. A la fin cela devient presque agressif.
On me conseille de payer les militaires, mais bon….ce n’est pas une kalachnikov qui va nous impressionner…..ou bien ?



Vive les baobabs !

Pour radio Togo
Tonio