Et si chaque être humain
essayait de trouver un équilibre ? Cette recherche de stabilité qui guide nos
pensées et nos actes, et qui nous permet d’avancer en pensant être dans le
juste.
Lorsque nous prenons une décision, nous la prenons de façon à être le plus en accord possible avec notre histoire, notre éducation, nos valeurs.
Tout cela m’amène à dire
que le fossé qui sépare la Suisse du Togo est tellement vertigineux qu’il est
difficile pour nous d’y retrouver nos repères, nos jalons.
Pour y vivre, je pense qu’il faut complètement lâcher prise sur nos certitudes,
admettre qu’il est difficile de vraiment comprendre.
Pour illustrer ce fossé prenons
un exemple :
Lors d’une formation de 3
jours, une grand-maman arrive avec un petit sur le dos. Comme souvent, la grand-mère
a la garde de son petit-fils et l’emmène donc partout.
« Mince, comment allons-nous faire ? Nous n’avons pas de jeux. Et la formation se déroule de 8h à 17h ! »
« Mince, comment allons-nous faire ? Nous n’avons pas de jeux. Et la formation se déroule de 8h à 17h ! »
Clotilde s’organise et amène quelques menus jeux et livres. Quand le petit s’agite sur le dos de sa grand-mère, elle le pose à terre. Là, l’enfant peut rester des heures sans bouger, sans rien manifester. Il est là, il attend, dans le calme le plus total.
C’est mignon, il ne bouge pas, ne dérange personne et tout le monde peut travailler.
Mais comment fait-on pour éduquer un enfant à ne pas bouger ? A accepter ces longues heures d’attente ? Et cela pendant 3 jours ?
Réflexion
Ici, la hiérarchie est très très présente à tous les niveaux. Le cadre paraît clair et bien serré : un enfant ne bouge pas sous l’œil de sa grand-mère, un subalterne respecte son supérieur.
Et en Suisse ? Pour ma
part, mes enfants ont la bougeotte : impossible de les faire tenir en
place plus de 30 min. Nous nous sentons souvent obligés de les éveiller, de jouer
avec eux, de les distraire. Dans notre société de consommations et de loisirs, nous
culpabilisons presque de leur imposer des règles strictes, sans discussions
préalables.
Les jeunes osent de plus en plus défier l’autorité. Et nous disons alors qu’ils s’affirment, qu’ils développent leur caractère. Le cadre est flexible et parfois même, il n’existe pas.
Certitude ?
Tous les jours nous sommes
confrontés à ces deux extrêmes et à tous les niveaux. Cela entraîne une remise
en question perpétuelle de nos certitudes qui s’effritent et deviennent beaucoup
plus nuancées. C’est parfois tellement bouleversant que l’on ne comprend plus
rien 😉
Nous débattons de beaucoup de sujets, qui nous paraissaient évidents : l’éducation, les soins, la spiritualité, l’aide humanitaire, le pouvoir, la finance. Tout vole en éclat. Comme toujours, certains morceaux sont obscurs mais d’autres sont lumineux.
Pour radio Togo
Tonio
Tonio
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire