jeudi 15 août 2019

Trop ou trop peu ?


Et si chaque être humain essayait de trouver un équilibre ? Cette recherche de stabilité qui guide nos pensées et nos actes, et qui nous permet d’avancer en pensant être dans le juste. 

Lorsque nous prenons une décision, nous la prenons de façon à être le plus en accord possible avec notre histoire, notre éducation, nos valeurs.



Tout cela m’amène à dire que le fossé qui sépare la Suisse du Togo est tellement vertigineux qu’il est difficile pour nous d’y retrouver nos repères, nos jalons.
Pour y vivre, je pense qu’il faut complètement lâcher prise sur nos certitudes, admettre qu’il est difficile de vraiment comprendre.

Pour illustrer ce fossé prenons un exemple :
Lors d’une formation de 3 jours, une grand-maman arrive avec un petit sur le dos. Comme souvent, la grand-mère a la garde de son petit-fils et l’emmène donc partout.
« Mince, comment allons-nous faire ? Nous n’avons pas de jeux. Et la formation se déroule de 8h à 17h ! »

Clotilde s’organise et amène quelques menus jeux et livres. Quand le petit s’agite sur le dos de sa grand-mère, elle le pose à terre. Là, l’enfant peut rester des heures sans bouger, sans rien manifester. Il est là, il attend, dans le calme le plus total.
C’est mignon, il ne bouge pas, ne dérange personne et tout le monde peut travailler.  
Mais comment fait-on pour éduquer un enfant à ne pas bouger ? A accepter ces longues heures d’attente ? Et cela pendant 3 jours ? 


Réflexion

Ici, la hiérarchie est très très présente à tous les niveaux. Le cadre paraît clair et bien serré : un enfant ne bouge pas sous l’œil de sa grand-mère, un subalterne respecte son supérieur.

Et en Suisse ? Pour ma part, mes enfants ont la bougeotte : impossible de les faire tenir en place plus de 30 min. Nous nous sentons souvent obligés de les éveiller, de jouer avec eux, de les distraire. Dans notre société de consommations et de loisirs, nous culpabilisons presque de leur imposer des règles strictes, sans discussions préalables.

Les jeunes osent de plus en plus défier l’autorité. Et nous disons alors qu’ils s’affirment, qu’ils développent leur caractère. Le cadre est flexible et parfois même, il n’existe pas.

Certitude ?

Tous les jours nous sommes confrontés à ces deux extrêmes et à tous les niveaux. Cela entraîne une remise en question perpétuelle de nos certitudes qui s’effritent et deviennent beaucoup plus nuancées. C’est parfois tellement bouleversant que l’on ne comprend plus rien 😉

Nous débattons de beaucoup de sujets, qui nous paraissaient évidents : l’éducation, les soins, la spiritualité, l’aide humanitaire, le pouvoir, la finance. Tout vole en éclat. Comme toujours, certains morceaux sont obscurs mais d’autres sont lumineux.

Pour radio Togo
Tonio

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