jeudi 18 juillet 2019

Charbon

Si vous venez nous voir au Togo, vous verrez, le long des routes et des chemins et toute la journée, prioritairement des femmes, mais aussi des hommes et enfants transportant sur leur tête des fagots de bois.
On utilise aussi les motos pour faire ce genre de transport. 
Ça me fait rire d’écrire ça, car avec une moto, ils transportent bien plus que du bois 😉 (ce qu’on ne peut même pas imaginer en Suisse)


Non, ils ne nettoient pas la forêt !! Ils portent simplement le combustible pour préparer à manger.
Ici, tout se fait sur le feu. Chercher ce combustible prend beaucoup d’énergie et de temps.
Ceux qui ont un peu plus de moyen ou qui habitent en ville, iront plutôt acheter du charbon de bois vendu dans d’énormes sacs (malheureusement, je n’ai pas de photos).


Mon enseignant, agriculteur, chauffeur qui se nomme Innocent, a bien voulu me prendre quelque temps comme stagiaire pour me montrer comment s’y prendre, mais il me manque encore quelques heures de pratique !


C’est toujours déroutant et déstabilisant de ne pas savoir faire les choses de base : à chaque fois, ça a l’art de m’énerver. 

Me voilà donc à galérer avec ma moto, jouant de l’embrayage et des pieds dans des petits sentiers boueux sous une pluie fine pour rejoindre Innocent et Cely, sa femme, qui ont fini de faire du charbon et qui ne refusent pas la main d’œuvre pour ramasser quelques sacs. 
Voici le processus : Abattre un arbre (ici, c’était un immense manguier). Le couper en longueur et le positionner en tas. Mettre des feuilles et végétaux dessus puis recouvrir le tout de terre. Ensuite, s’arranger pour avoir quand même de petits apports d’oxygène, mais pas trop… Le bois se consume sans s’enflammer et se transforme en charbon.
Après plusieurs jours, on saute dans le feu, on enlève la terre et on ramasse les morceaux.


Le charbon à l’avantage, par rapport au bois, de ne pas produire de fumée toxique lors de sa combustion, donc pas besoin de cheminée. Comme il n’y a pas de flamme, les casseroles ne deviennent pas noires. De plus, la température de la braise peut devenir très très chaude, plus qu’un feu.
Il suffit de souffler dessus avec différents moyens : plus vous soufflez, plus c’est chaud ! (Forge).


Le savoir, c’est une chose, le voir c’est bien, mais le produire, c’est plus compliqué !

Pour radio Togo
Tonio

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