1 mois, ce n’est pas beaucoup et
pourtant nous avons déjà vu beaucoup.
Des choses pas toujours faciles à voir
et à accepter.
Nous avons questionné, regardé, écouté,
appris. Mais aujourd'hui, la réalité était encore plus difficile, plus
choquante, plus révoltante.
Durant cette journée, nous accompagnons
donc Monsieur Tchaa qui part en brousse, dans un petit village. Il sensibilisera
les enfants sur le lavage des mains et les adultes sur la prévention du
paludisme.
Il profitera du regroupement des
villageois pour vacciner les jeunes enfants.
Vu comme ça, on se dit : « Chouette… !
Ça va être sympa ! »
Monsieur Tchaa est un technicien
supérieur en génie sanitaire et également la personne ressource afin d’appuyer
Clotilde dans son travail.
Tchaa :petit et mince, mais … attention…il
n’est pas comme nous ! Il peut travailler toute la journée, sur le
terrain, sans boire ni manger, avec un dévouement total pour autrui.
Il nous pose beaucoup de questions sur nos méthodes. Il parait toujours intéressé par nos réponses.
Sur place, il n’y a aucun dispensaire, aucun WC (= latrines). L’hôpital se trouve à 15 km, avec une route de m… !
Il ne faut pas se blesser. Pourtant, les patients ne manquent pas.
Il nous pose beaucoup de questions sur nos méthodes. Il parait toujours intéressé par nos réponses.
Sur place, il n’y a aucun dispensaire, aucun WC (= latrines). L’hôpital se trouve à 15 km, avec une route de m… !
Il ne faut pas se blesser. Pourtant, les patients ne manquent pas.
Nous partons avec une ambulance de
l'hôpital : un gros 4X4. Il faudra bien ce véhicule pour les 15 km en
brousse, sur un sentier, bordé d’une végétation extrêmement dense.
Enfin sur place, deux bâtiments font
office d'école. Au milieu : un puits. C’est le centre du village. Les élèves
les plus éloignés font 7 km le matin pour venir étudier.
Mais où sont donc les maisons ?
Nous apprenons que ce village est
habité par des kabiyès, vivant habituellement plutôt dans le nord du Togo.
Ce peuple ne s’agglutine pas. Au
contraire, les villageois vivent éparpillés sur des dizaines de km.
Là, on n’a plus envie de rigoler !
J’adore le sport. Mais inutile de les
suivre par ces températures étouffantes !
Ils sortent de la brousse petit à
petit, afin de nous rejoindre.
Le décor est posé.
Tout ce petit monde est donc réuni et
se demande ce que des blancs viennent faire par ici.
Viennent-ils seulement parler ? Nous
amènent-ils des moyens (= de l’argent) ?
Là, il faut répondre juste, pesant
chaque mot, devant tous. Je n’aime pas trop ces situations.
Rassemblement du village
Clotilde explique que la prévention est
moins onéreuse que les traitements.
Prévenir toutes ces pathologies en
sensibilisant les enfants parait être une piste facilement accessible. En tout
cas en théorie.
Monsieur Tchaa traduit tout cela, afin
qu'un grand nombre de personnes puisse comprendre. Il traduit en éwé. Une femme
traduit en kabiyès.
Nous n'avons pas tout compris, mais ça
a l'air de passer.
Tchaa s'attaque donc à la prévention du
lavage des mains, à la sensibilisation de l’eau potable.
Les enfants ont l’air de crocher. Le
directeur ainsi que le professeur jouent leur partition à merveille.
En 2013, il y a eu une épidémie de
choléra.
Il semble que les enfants comprennent.
Mais que faire dans la réalité ? Sur le terrain ?
L'eau potable n'existe pas, les filtres
sont pour les riches, mettre de la javel est délicat, bouillir l’eau et
attendre qu'elle refroidisse prend des heures…
Tout un travail est à faire.
Ensuite, Tchaa explique le paludisme
aux villageois :le moustique est responsable de ce fléau. « Ah
bon ? ce n’est pas le soleil ? »
Il est donc nécessaire de dormir sous
moustiquaire. Normalement, tout le monde en a reçu gratuitement, mais dans la réalité ?
Tchaa sensibilise
Tchaa commence à vacciner les petits
enfants et Clotilde s'occupe des malades. Elle prend la température, la
tension, montre aux agents de santé comment soigner une plaie avec peu.
Elle se fait littéralement envahir !
Elle conseille à certaines personnes
d'aller à l'hôpital. Une jeune fille de 14 ans est sur le point
d’accoucher ! Mais tout le monde sait que c'est presque impossible :pas
d’argent et l’hôpital est loin.
Pour ma part, c’est plus délicat. Je ne
suis pas soignant, et je n’amène pas les latrines ou le dispensaire tant
convoité.
J’explique que je suis sur le terrain
pour faire remonter l'information à mes supérieurs ; que les ONG puissent
établir des projets concrets.
Pour cette raison, je demande
l'autorisation de prendre des photos.
Je suis censé évaluer les besoins et
les installations : c’est rapide !
Nous avons vu de nombreuses écoles,
plusieurs hôpitaux, plusieurs villages, et c'est toujours la même constatation :
il faut commencer par l'eau potable !
Ensuite, il faut des toilettes afin
d’éviter la transmission des germes !
Nous sommes mal préparés pour cette
première : c'est un peu la galère.
Maintenant, le dernier enfant vient de
se faire vacciner. Le jour baisse.
Pour le retour, certaines femmes ont plusieurs
heures de marche devant elles, enceintes ou malades, portant d’énormes bassines
d’eau. Cette eau si précieuse et jamais vraiment potable.
Les femmes repartent avec l'eau
Les femmes repartent avec l'eau
Il va bientôt faire nuit et nous devons
rentrer. La journée a été épuisante, sans eau, sans nourriture, sans toilettes.
Cela fait maintenant quelques jours que
nous voyons la réalité du terrain.
Il n'y a pas de réponse simple, il y a
juste beaucoup de jeunes enfants, des femmes enceintes, des hommes, qui n'ont
pas accès à l'eau potable, pas d'accès aux soins, exposé aux maladies.
Courage ! Et prenez soin de vous préserver.
RépondreSupprimerIsabelle
Merci pour votre partage touchant ! Bravo pour votre courage et votre engagement !
RépondreSupprimerEst ce que ces techniques simples sont-ils utilisé et pratiqué chez vous ?
https://www.swissinfo.ch/fre/une-id%C3%A9e-simple-et-suisse-pour-purifier-l-eau/227284
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sinfection_solaire_de_l%27eau
https://leguidedelaventure.blogspot.com/2015/02/filtrer-de-leau.html
cordialement mischa
On prend une claque en lisant vos derniers billets. Avec Hugo, on lit vos aventures de près, et on pense fort à vous tous! Des gros gros becs
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