jeudi 4 octobre 2018

1 semaine d’école, à travers nos lunettes suisses



Quand nous sommes rentrés le premier jour, dans la cour d’école avec nos enfants, je peux vous dire que moi, le papa, celui qui est censé être fort n’en menait pas large.

Les différences culturelles sont tellement grandes.
Que va-t-il se passer ?
Zacharie va-t-il pleurer ?
Vont-ils être acceptés, eux, les Yovo (=les Blanc) ?


Si les enfants se sentent rejetés, la maman suivra, et tout sera plus compliqué.
Voilà donc mes peurs.


Mais, après une semaine d’école, avec évidement des hauts et des moins hauts, je peux vous dire, et je pèse mes mots, que je suis très fier de mes enfants. Malgré la différence de confort, tout s’est bien passé.
Comme toujours, si nous respectons certains protocoles, les togolais nous accueillent avec le sourire.
Ce sont vraiment des gens formidables.


Quand j’ai vu mon fils de 6 ans, aligné dans la cour de récréation et marcher au pas avant de rentrer en classe, j’ai dû me pincer les lèvres pour ne pas rire. Attention ! Pas un rire pour me moquer, non ! Mais un rire nerveux, qui montre bien le malaise. Je me suis tout à coup senti tellement gêné du manque de moyens dans lequel doivent apprendre tous ces enfants, de la charge de travail pour ces enseignants !  Une simple palissade de bambous en guise de mûrs, permet d’écouter le cours de la classe voisine. Une fine planche de bois dur à la place d’un banc, rougit les fesses de ma progéniture. Quelques pelletées de charbon dans un coin, et voici des latrines !

Et nous qui avons le toupet de parler d’écologie, avec nos toilettes sèches !

Et nos enfants, comment vont-ils réagir?

Anecdote :
Un jour, Josépha, la copine de Maïwenn, débarque à la maison. Nous étions occupés et ce n’était pas le bon moment pour venir.
Mais voilà, elle était là, devant la porte, avec son sourire, et un cahier sous le bras.
Elle veut travailler et apprendre !
Face à son courage de se présenter seule, face à une famille de blancs qu’elle ne connaissait pas, … nous n’avons évidemment pas pu résister.

Nos enfants suivent des écoles privées à 10 min. à pied de chez nous. Question proximité, on ne peut faire mieux. C’est une chance.
Enora au « Collège Protestant ».
Maïwenn et Zacharie à « l’Ecole Baptiste Biblique ».

Enora
Quand les Togolais parlent français, c’est très difficile à comprendre car leur accent est très prononcé.
Entre elles, mes copines parlent l’éwé. Mais à l’école on parle français.
Chaque fois que l’on veut répondre à une question, on doit se lever et développer nos réponses. On ne peut pas dire simplement, « oui » ou « non ». Je vais apprendre à m’exprimer.
Comme je suis assise devant, c’est plus facile quand je prends la parole car je ne vois pas les 47 autres élèves qui sont derrière. 
😉
Dans l’école, il manque de l’ambiance, tout le monde est très sérieux.
Ça me plait de porter un uniforme, il n’y a pas à choisir le matin !
Le programme me paraît plus simple qu’en Suisse, mais il y a plein de branches que je n’ai jamais vues, comme la science-physique, chimie, couture etc…
Comme je vais au « Collège Protestant » de Kpalimé, la bible fait partie de mes affaires d’école.
A la gym, garçons et filles se changent ensemble. La pudeur est différente.
Dans ma classe, il y a un Suisse qui vient du Jura, et son frère va dans une autre école avec ma sœur. Ça m’a un peu perturbée.

Maïwenn
Quand je suis arrivée, ça m’a fait bizarre de voire des murs en bambou.
Nous n’écrivons pas sur des feuilles mais sur une petite ardoise. On écrit la réponse et on la montre à notre professeur.
Quand il écrit au tableau, nous devons tout recopier sur nos cahiers et ça fait beaucoup de pages.
Les premiers jours, nous avons dû nous mettre en ligne, chanter et regarder le drapeau du Togo qui montait le long du mât.
Quand les professeurs s’absentent un moment, c’est rigolo, car il y a des batailles de papiers et de craies.
Comme je suis blanche, tous les élèves me posent plein de questions et me regardent.
La classe est toute petite, mais nous sommes 49 !
Quand il pleut, ça fait beaucoup de bruit sur le toit qui est en tôle, on reçoit des gouttes et on ne s’entend plus.
Un jour, sous un orage, je suis rentrée avec mon frère et quelqu’un a dû le porter, car la pluie avait fait une rivière.
Parfois je trouve le niveau trop simple et parfois je le trouve trop haut !
Josépha, c’est ma copine. Elle vient régulièrement chez nous, faire les devoirs ou jouer.

Zacharie
A mon école on travaille parfois ce que j’ai déjà appris.
Ma maîtresse est super sympa.
Pendant les récréations, on me bouscule un peu et mes lunettes ont failli se transformer en miettes.
Quand il pleut c’est trop bien, car on doit faire des pauses.
Quand il pleut à mort, le chemin se transforme en rivière.
Sur mon ardoise, je dois apprendre à faire des courbes et ce n’est pas toujours drôle.
Tout mes copains on le même uniforme.
A l’école avant le début des cours, je dois faire des chants et une prière.
Ça me fait peur d’aller aux toilettes car il n’y a pas de toilettes 
😉 Il y a un endroit ou on met des charbons et c’est là que je dois aller.
J’ai trois copains.



La cours d'école de Maïwenn et Zacharie.


Maïwenn et son uniforme.


 
Il est 7h, départ à l'école!


 L'entrée du Collège Protestant.


 Enora dans la cours d'école.


A l'intérieur du Collège Protestant.




5 commentaires:

  1. Bravo aux enfants et aux parents.

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  2. Vous pouvez tous être très fiers de vous👏Gros becs et merci pour les news.

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  3. Félicitations Aux enfants pour leur adaptation à ces nouvelles conditions de travail à l'école. Et aussi aux parents pour leur permettre de vivre cette expérience!

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  4. Bravo. Vous sortez tous de votre zone de confort: c'est clair qu'il fallait oser. Bon courage à Enora, Maïwenn et Zacharie dans leur nouvelle classe. Gros bisous. Elise

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  5. merci pour les nouvelles, bisous a tous

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