jeudi 1 août 2019

Les travaux de Kativou

                                                        
Depuis notre annonce de rentrer définitivement en Europe à la mi-octobre, mon travail a commencé à se débloquer. Une échéance donne du stress, mais il y a aussi du bon.
Petit résumé de la situation : 
Le centre de santé (CMS) de Kativou, situé dans la région des plateaux, dans la préfecture du Moyen Mono, tout proche du Bénin, est soutenu financièrement par DM-Echange et Mission à hauteur de 60%, un comité de gestion local participe pour 30% et l’Etat 2% !!! les 8% restant par divers ONG comme l’UNICEF et l’UNFPA.
Ce CMS, comme beaucoup d’autres, est relativement démuni et la vie du personnel y est compliquée puisque, dans toute la région, il n’y a pas d’électricité. Oui, oui, c’est assez vite problématique ! 



Les enfants du village sont venus au centre voir cette drôle de bête qui prend des photos. (Merci à Laurent d'avoir pris son drone pou les photos aériennes).

Nous sommes dans un pays en développement et le CMS fait ce qu’il peut avec les moyens dont il dispose, le personnel est formidable, mais pour ma part, et je ne crois pas être une chochotte, il m’est inimaginable de m’y faire soigner.




Le CMS de Kativou avec son installation solaire.


Ce centre propose des soins à 5 villages, ce qui représente une population de 4 900 habitants qu’il faut convaincre de venir consulter avant que la maladie ou la blessure ne soient trop avancées. Il faut aussi que Léa, la sage-femme, qui fait d’ailleurs un travail extraordinaire, se fasse accepter par les groupes de femme pour effectuer son travail. Tout ça pour dire que rien n’est simple car la population n’est pas habituée à venir se faire soigner dans un CMS où il faudra prendre sur ces maigres économies pour recevoir des soins. Alors ils attendent, et parfois ils arrivent trop tard.


Le village de Kativou

Pour ma part, je suis chargé de remettre en état l’installation photovoltaïque qui est tellement boiteuse que même une petite ampoule ne reçoit plus suffisamment d’énergie pour exciter quelques photons !
Seulement, voilà, je ne connais pas l’Afrique, je suis seul, je dois approcher cette culture et me faire accepter et de plus, je suis une "pive" en électricité ! 

Pour aller à Kativou, c’est le bout du monde…. Il faut trouver un autre véhicule que le mien, car il y a 80 km de goudron, mais 90 km de piste !
Il faut compter 3h à danser la zumba sur son siège.



Programme Zumba !

Il me faut donc trouver une entreprise pour faire ce travail et là … C’est aussi compliqué que de trouver la sérénité en pleine tempête !
Les entreprises se trouvent à Lomé, à 2h30 de voiture, et ici, il ne suffit pas de taper notre demande sur Internet et attendre une réponse.
Il faut se déplacer et leur montrer le chantier de Kativou.



Augustin et son collègue font les plots sur place.

Cela m'a pris beaucoup de temps, certaines entreprises m'ont bien mené en bateau, comme un bleu, j’ai vécu des situations cocasses
et pendant ce temps, l’électricité de Kativou se meurt et les femmes qui viennent au CMS accouchent dans le noir.
Par le plus grand des hasards, même si le hasard n’existe pas, l’entreprise EZO-Energie du futur est apparue.
Après avoir passé plusieurs années en Suisse, Asri et Martine (couple Suisso-Togolais) ont décidé d’implanter leur entreprise à Lomé. 



Le travail d'Augustin, le maçon, et son collègue. On voit bien le double mur.


Un peut plus chère peut-être, mais le sérieux et l’efficacité de EZO-Energie du futur (lumière en éwé) n’ont pas de prix, et grâce à eux, les travaux ont bien avancé dans ce bout du monde.
Un des grands problèmes auquel je me suis aussi confronté, c’est de recevoir l’argent dont j’ai besoin pour lancer les travaux. 
Il faut attendre que la Suisse envoie l’argent à l’Église, dont dépend le CMS de Kativou, et ensuite, il faut que l’Eglise débloque les fonds pour que cela arrive chez moi et pour qu’enfin, je puisse payer les artisans.
La hiérarchie et les intermédiaires font partie de ce pays, il faut donc composer avec.



Fabrice, le charpentier, entre en action.

Sur les conseils d’EZO-Energie du futur, nous avons décidé de ceinturer l’ancienne cabane qui abrite les batteries, par un nouveau mur avec un système de ventilation simple qui permettra de diminuer la température intérieure. Il faut savoir que plus il fait chaud à l’intérieur du local et plus les batteries ont une faible espérance de vie.
Nous avons aussi décider de changer les tôles du toit par des tôles en fibrociment et de rajouter autour du local une autre ceinture, mais végétale celle-là, afin de combattre cette chaleur étouffante.
De ce fait, les batteries devraient rester jeunes plus longtemps. Reste encore la grosse partie, celle de l’installation électrique.
Affaire à suivre !



Prêt pour la partie électrique
.
Pour radio Togo
Tonio

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