jeudi 18 avril 2019

Quel fléau !



Il paraît que les petites bêtes ne mangent pas les grosses.
Si elles ne les mangent pas, en tout cas, elles les terrassent !

Le paludisme (ou malaria) fait chaque année 435’000 morts au niveau mondial et 90 % de ces décès sont sur le continent africain.
Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés.
Un bref calcule montre que 1070 Africains en décèdent chaque jour !!!

Dans tous les centres de santé que nous avons visités, le paludisme est la première cause de consultation.

En tant que bon suisse, jamais je n’ai dû vivre avec ce parasite, mais ici, nous y pensons tous les jours; c’est devenu un reflex.

Aussi fou que cela puisse paraître, beaucoup de personnes pensent encore que le paludisme se déclare par une trop grande exposition au soleil !
Faux et archi faux ! C’est un moustique qui fait le sale boulot.
Un moustique infecté peut transmettre la maladie à chaque piqûre. Cependant un humain qui a la malaria, peut aussi, en se faisant piquer, transmettre la maladie au moustique sain, qui continuera la propagation du palu.
En bref ! il faut se protéger pour protéger les autres !

Il ne faut pas se faire piquer !! Voilà comment nous nous organisons :
-La maison n’a pas vraiment de fenêtre mais nous avons des moustiquaires sur chacune d’elles.
Elles ne sont pas trop trouées !
-Dans la maison, il y a une règle très stricte: tout le monde doit dormir sous moustiquaire.
-A partir de 17h, c’est tout le monde dedans, ou alors c’est habit long et spray anti-moustique, surtout aux chevilles.
-Matin et soir nous prenons une prophylaxie (médicament), pour éviter le paludisme grave, celui qui tue. Cependant, nous pouvons quand même attraper le modèle moins grave ;-)

Dormir sous moustiquaire est devenu un reflex

Les fenêtres et leurs moustiquaires 

La fièvre, voilà ce qu’il faut surveiller, et si possible réagir très rapidement en faisant un test. On prend un peu de sang sur le bout du doigt et hop…. dans un réactif.
Seul petit hic !! Le test n’est lui non plus pas fiable à 100%.
La fièvre est l’indicateur n°1, alors il faut avoir son thermomètre pas loin. En effet, les centres de santé ne sont pas toujours propriétaires de ce petit appareil.
Heureusement, nous avons notre propre infirmière familiale.
Malgré la gravité de ce fléau, quand nous nous déplaçons plusieurs jours, nous devons nous battre pour fixer nos moustiquaires dans les chambres. Il n'y a que rarement un système pour les suspendre.
Les hôtels préfèrent asperger à tout-va de l’anti-moustiques dans les chambres.
De toute manière, ici, aucun déplacement ne se fait sans outils !

Nous avons remarqué que la population n’est pas vraiment prompte à utiliser les moustiquaires distribuées gratuitement par l’OMS. C’est vrai que c’est une contrainte, mais bon….  

Souvent, les expatriés arrêtent de prendre la prophylaxie au bout de quelques mois pour éviter les effets secondaires.
Nous avons décidé de poursuivre cette protection en buvant la tisane d’une plante magique : l’artemisia. C’est super amer et les enfants ont encore de la peine à la boire.
Cependant, il n’y a pas plus efficace, et cela crée beaucoup mais beaucoup de polémique !



Bientôt Zacharie pourra dire au revoir à sa boite de malarone.

Imagine un peu, une simple tisane qui peut se cultiver facilement par la population et concurrencer les grands groupes pharmaceutiques ! 
C’est David contre Goliath.
D'ailleurs l'Artémésia est interdite en France ! 


Rituel du matin et du soir


La semaine prochaine, une grande conférence aura lieu à Lomé : Malaria Business.
Nous allons nous y déplacer, mais si pour toi, c’est un peu loin, alors tu peux regarder ici :


https://youtu.be/W6TgP5RlsDQ

1 commentaire:

  1. Un business franchement écoeurant... Impressionnant.
    Dame Nature à tout prévu. Vive les plantes 🌿🌱

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