Où en sommes-nous ?
Loin de nos proches et par 35 degrés, la fête de Noël est derrière nous et plus de 3 mois se sont écoulés depuis notre arrivée.
Loin de nos proches et par 35 degrés, la fête de Noël est derrière nous et plus de 3 mois se sont écoulés depuis notre arrivée.
Nous connaissons un peu mieux notre milieu ; nous ne ressentons plus une
boule au ventre pour le moindre truc à demander ou à faire, nous assumons mieux
le fait d’être un point blanc parmi des milliers de points noirs.
La farce des élections
législatives est également passée avec son lot de morts, dont un
jeune de 12 ans ! En Europe, tout est passé sous silence et la presse
internationale n’en parle que très peu.
Quel sens donner à tout cela ? Que sommes-nous venus chercher ? L’avons-nous trouvé ? Sommes-nous sur la bonne voie ?
Quel sens donner à tout cela ? Que sommes-nous venus chercher ? L’avons-nous trouvé ? Sommes-nous sur la bonne voie ?
Clotilde raconte une histoire à quelques enfants du quartier
Le temps passe, nous posons beaucoup de questions.
Il y a peu, avec Clotilde,
nous participions à une discussion de quartier. Un homme de Lomé nous
expliquait le principe et son expérience de directeur d’école communautaire,
existant depuis 10 ans au Togo.
Voici résumé, la
conversation entre les différents participant-es :
D=Directeur
P=Participant-e
P=Participant-e
D. « Une communauté, un quartier, un groupe se réunit
pour faire l’enseignement aux enfants. Il délègue et choisi un professeur appartenant
à cette communauté.
P. - Qui paye le professeur ?
D. - Il est payé par la communauté et pas par l’état. Il
s’engage pour le bien commun et reçoit ce que la communauté peut donner. Il accepte
cette condition.
P. - Où se déroulent les cours ?
D. - Tout d’abord, ça commence avec quelques élèves, parfois sous un arbre, un abri, dans une pièce. Petit à petit, le groupe grandi, la communauté s’entraide, mais toujours selon les moyens et la vitesse de chacun.
Pour apprendre, les élèves vont régulièrement dans la nature, sur le terrain, visitent un menuisier, une couturière, un mécanicien.
D. - Tout d’abord, ça commence avec quelques élèves, parfois sous un arbre, un abri, dans une pièce. Petit à petit, le groupe grandi, la communauté s’entraide, mais toujours selon les moyens et la vitesse de chacun.
Pour apprendre, les élèves vont régulièrement dans la nature, sur le terrain, visitent un menuisier, une couturière, un mécanicien.
Les enfants apprennent en jouant
P. - Est-ce que les châtiments corporels existent, dans ce genre d’école ?
D. - Nous avons un règlement qui interdit strictement cette pratique. Un enfant ne peut pas être motivé par les coups.
Souvent, après un certain temps, nous pouvons augmenter le nombre de classes ou de niveau. Cela dépend de la capacité de la communauté à se fédérer, à se regrouper.
P. - Cela paraît idyllique, mais est-ce que ça marche ?
D. - Ça fonctionne et nous avons plusieurs exemples. Il
faut que la communauté poursuive le même but. Ça ne s’arrête pas toujours à
l’enseignement, ça peut se poursuivre avec les soins, une case de santé etc…
Ils sont indépendants, fières, ce sont leurs idées, leurs actions.
Rien à rajouter !
P. - Est-ce que l’école accepte l’aide financière extérieure ? »
Là, comme nous sommes les seuls blancs, les regards se tournent vers nous et nous imaginons déjà être sollicités.
Et bien non, pas du tout !! La réponse est claire et sonnante.
D. - Pas d’aide extérieure, surtout pas !
Nous avons remarqué que quand on injecte de l’argent dans une communauté soudée, ayant son propre fonctionnement, son organisation et sa vitesse de croisière, elle a tendance à se mettre en position d’attente, de dépendance et de dominé ! »
Grosse réflexion après cette discussion.
Les salles de classe en pause de fin d'année
Le Togo à besoin d’aide, c’est sûr ! Mais cela vaut la peine de réfléchir : quelle sorte d’aide ? Comment s’y prendre pour que cette aide en soit vraiment une ?
Nous avons confiance dans
le choix que nous avons fait pour notre famille. Et nous avons confiance dans
l’objectif que nous poursuivons ici : parvenir
à organiser des formations.
Nous en sommes convaincus, c’est bien par
l’éducation que les graines peuvent germer.
« Le blanc et le noir,
il y en a marre. Le gris, il n’y a que ça d’humain » Romain Gary
Pour réflexion Togo
Tonio
Tonio
Bonne fin d'année. Plein de courage et de joies pour 2019. Isabelle et Pierre Devanthéry
RépondreSupprimerMerci les Vercorinard ! Salutations de l'Afrique
RépondreSupprimerCoucou mon beauf,
RépondreSupprimerTu as raison : l'éducation, y'a qu'ça vrai ! Montrer l'exemple, s'adapter, imaginer, chercher, partager, se mobiliser, ... vous vous immergez tous les jours. Bon, l'objectif, c'est de garder la tête hors de l'eau. Gros bisous Elise